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Renardeau®
20 mars 2007

223 - Ronin

En 1680, TOKUGAWA Tsunayoshi devient le cinquième shôgun de sa dynastie. Son autorité dépasse celle de l’empereur HIGASHIYAMA.
Son quartier général se situe à Edo.
L’empereur, quant à lui, siège à Kyoto .
Il entre en relation avec TOKUGAWA par l’intermédiaire d’ambassadeurs qu’il envoie spécialement à Edo.

Ces émissaires sont eux-mêmes des hommes importants.
Ils sont en charge de transmettre les vœux de l’empereur au Shôgun.
C’est pourquoi une réception spéciale est organisée pour les accueillir comme il se doit.

Les préparatifs sont confiés à un jeune seigneur, Asano Takuminokami Naganori.
Ce dernier, faisant part de son inexpérience, est finalement orienté vers le maître de cérémonie du Shôgun, Kira Kozukenosuke Yoshinaka.

Ce dernier, en échange de son aide, exige une offrande des mains d’Asano.
car telle est la coutume; et les services du vieillard, un homme caractériel et véreux, ne sont pas gratuits.
Mais Asano, ignorant cet usage, et élevé selon la doctrine confucéenne, refuse d’accomplir ce geste qu’il assimile à une forme de corruption.
Kira refuse alors de lui apporter son soutien.

Vient le jour de la rencontre avec les ambassadeurs.
Asano, ignorant tout du protocole, demande en désespoir de cause conseil auprès de Kira.
Le vieux maître de cérémonie refuse de l’aider.
Pire, il l’humilie publiquement, le traitant d'irresponsable.
Le jeune seigneur commet alors l'irréparable: il dégaine son sabre.
Le vieillard appelle à l’aide et reçoit un coup qui le blesse jusqu’au sang.

L’accident est évidemment vite rapporté à TOKUGAWA.
Asano vient de commettre le double impair de dégainer son arme et de faire couler le sang au sein du palais du Shôgun.

Pour la gravité de ses actes, Asano doit se faire seppuku.
Les terres qu’il possède sont saisies par les autorités.
Pour les soldats qu’il commandait, deux solution se présentent:
suivre leur maître dans la mort, c'est-à-dire pratiquer le junshi, ou rester en vie et subir les railleries du peuple, leur reprochant leur manque de courage.

Parmi les 300 vassaux d’Asano, 47 choisissent cette dernière solution:
ils seront désormais des rônins, c'est-à-dire des samouraïs sans maître et sans ressources.
Ainsi, pendant près de deux ans, les guerriers mènent une existence normale, endurant les insultes et les railleries, devenant des mendiants, des ivrognes, des courtisanes, des pêcheurs ou des mercenaires.

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Pourtant, durant ces longs mois, animés par la ferme et secrète intention de venger leur maître, les rônins mettent secrètement au point l’attaque qui leur permettra de prendre leur revanche sur Kira - ce que l'on appelle le gishi, le devoir de vengeance.

Une nuit, le 14 décembre 1702, alors que tout le monde les a oubliés, ils surgissent devant la maison du vieil homme, à leur tête, le doyen des samouraïs d'Asano, Oishi Kuranosuke.
Ils passent à l’attaque et se livrent à un véritable massacre, exécutant sans retenue les employés et les soldats qu’ils rencontrent.
Ils mettent finalement la main sur Kira, caché sous une pile de linge sale.
Ils lui accordent le droit à une mort digne, en se faisant seppuku.
L'instant d'après son refus le chef des rônins lui tranche la tête.
Un sort réservé aux hommes de petite envergure.

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Les 46 rônins ayant survécu à l’assaut se rendent ensuite sur la tombe de leur maître et y déposent la tête de Kira puis ils se constituent prisonniers auprès des autorités.
Leur geste est bientôt salué par la population et par le Shôgun lui-même.
Le Conseil qui les juge doit réfléchir à une punition adéquate, car ils doivent à la fois se prononcer sur un acte de bravoure et sur un crime qu’il ne faut pas laisser impuni, ne serait-ce que pour donner l’exemple.

Le jugement est rendu le 1er février 1703 :
en tant que samouraïs, ils doivent subir une mort digne, à l’image de leur conduite.
Ils reçoivent ainsi l’ordre de se faire seppuku.
Ils acceptent le châtiment et se donnent la mort le 4 février.

Seul l'un d'entre eux sera épargné, afin de conter leur histoire.

La cérémonie se déroule dans une dignité exemplaire.
Préparés depuis l’enfance à accomplir ce geste, les rônins sont bientôt célébrés par le peuple qui leur offre une sépulture spéciale.

Ronin

De cette époque date le dicton japonais :

"Hana wa sakuragi hito wa bushi" qui signifie "De même que la fleur du cerisier est la fleur par excellence, le samouraï est l'homme par excellence"

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Commentaires
Y
Moi je t'ai donné mon avis, mais je pense pas que tu ai tout saisi, ça m'affecte aussi d'ailleurs.<br /> <br /> Bisous
R
Je suis extrêmement fier de ce dessin là.<br /> le décor est celui du sanctuaire dont il est question plus haut, les tombes des ronins.<br /> Quand je vois que j'arrive à faire des trucs comme ça, ça me met en confiance.<br /> Que ca ne parle à personne, et que ça m'affecte encore plus, me fais émettre de sérieux doutes quand à mon but par rapport à ce blog.<br /> Et de son utilité donc.<br /> Sans doute temps de passer à autre chose.<br /> J'espère que vous aurez pris plaisir à passer par ici, que ça soit par amitié, hasard ou habitude.
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